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Pourquoi le mode sombre n’est pas (toujours) écolo

Ecoconception
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Le mode sombre est partout. Systèmes d’exploitation, apps, messageries, navigateurs… même les outils de gestion de projet s’y mettent. Il est stylé, apaisant, pratique la nuit et surtout il traîne derrière lui une réputation flatteuse : celle d’être plus écolo.

Moins de lumière, donc moins de batterie. Moins de batterie, donc moins d’impact. On coche une case dans les réglages, et on a l’impression de faire un petit geste pour la planète. C’est propre, rapide, rassurant. Mais pas toujours vrai.

Le mythe d’un mode plus vert

L’idée semble logique. Si votre écran affiche du noir, il éclaire moins donc il consomme moins. C’est ce que permet effectivement la technologie OLED. Chaque pixel y fonctionne indépendamment. Un pixel noir est un pixel éteint. Il ne produit rien, ne consomme rien. Il dort.

Résultat, certains tests menés par Google ou Samsung ont montré des économies réelles, parfois jusqu’à 40 % selon les cas. Sur YouTube, sur Maps, sur des interfaces très visuelles, ça fonctionne. Et donc forcément, dans l’imaginaire collectif, le dark mode est devenu synonyme de sobriété.

Mais cette équation n’est vraie que dans un contexte très précis. Et pour la plupart des gens, ce n’est pas le leur.

Quand le mode sombre est réellement plus économe

Sur smartphone OLED avec une interface bien pensée et une utilisation visuelle soutenue, le dark mode peut avoir un effet positif. Moins de pixels allumés signifie moins d’énergie consommée. Sur mobile, où l’écran est souvent le composant le plus énergivore, cela peut faire une vraie différence.

Et au-delà de la consommation, il y a le confort. La nuit, dans un environnement peu lumineux, passer en mode sombre permet de reposer les yeux. La sensation est immédiate, presque physiologique. Ce n’est pas juste une question de goût, c’est un ressenti réel pour beaucoup.

Mais cette efficacité repose sur des conditions très précises. Et elle s’effondre complètement si vous sortez du cadre OLED.

OLED !! Au secours !!

Mais la majorité des écrans ne sont pas concernés

Sur ordinateur portable, moniteur de bureau, téléviseur, la majorité des écrans utilisent encore des dalles LCD. Et dans ce cas, le rétroéclairage est constant. Il ne s’adapte pas à la couleur affichée. Les pixels noirs ne sont pas éteints, ils bloquent juste la lumière. Elle passe quand même. Elle est là.

Du coup, passer en mode sombre sur un écran LCD ne réduit rien du tout. Vous changez l’habillage, pas la dépense. Le noir consomme autant que le blanc. C’est une illusion de sobriété. Esthétique, oui. Technique, non.

Et pourtant, l’idée persiste. On continue d’y croire. On l’active, on le recommande, on l’érige même en petit geste numérique responsable. Ce qu’il n’est pas vraiment.

"Non mamie, c'est pas ca le mode sombre"

Le piège de la bonne conscience numérique

Activer le mode sombre donne bonne conscience. C’est simple, instantané, sans effort. Et dans un monde numérique de plus en plus culpabilisant, cette simplicité est confortable.

Certaines plateformes s’en servent comme d’un argument de marque. Elles communiquent sur la “sobriété” de leur design, la réduction de l’énergie consommée, comme si le passage en dark mode était un acte militant. Mais si c’est le seul effort fourni, ça frôle le greenwashing. Ou du moins, l’habillage de façade.

Parce que le vrai sujet, celui dont personne ne parle dans les settings, c’est le poids global du web. Ce sont les pages qui font 10 Mo, les vidéos en autoplay, les images non compressées, les scripts qui tournent en arrière-plan. Ce sont les data centers qui ne dorment jamais. Ce sont nos usages, pas juste nos couleurs d’écran.

L’impact UX (et pas que sur l’énergie)

Le dark mode peut améliorer l’expérience utilisateur. La nuit, dans une pièce sombre, il évite l’éblouissement. Il donne une sensation de calme. Il colle bien à certains contextes, certaines marques, certaines ambiances.

Mais il n’est pas universel. Pour des textes longs, il fatigue parfois davantage. Le contraste inversé peut gêner la lecture. Certaines personnes ont du mal à lire en clair sur fond noir. Et tout le monde ne le design pas bien. Beaucoup d’implémentations sont bâclées, mal hiérarchisées, peu lisibles. On inverse les couleurs, mais on oublie l’ergonomie.

Résultat, on se retrouve avec des interfaces jolies en apparence mais fatigantes à l’usage. Et quand le dark mode devient une contrainte plus qu’un confort, il perd tout son intérêt.

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Le pixel noir n’est pas un geste écologique

Ce n’est pas parce qu’un pixel est noir qu’il est vert. Ce n’est pas parce qu’une interface est sombre qu’elle est responsable. Le dark mode est un choix d’affichage, pas une stratégie d’écoconception.

Il peut être utile, agréable, même bénéfique dans certains cas. Mais il ne changera rien à la surcharge des sites web, à la complexité des apps, à la pollution numérique invisible. Il ne compensera pas vos 43 onglets ouverts, ni vos fichiers Figma de 600 composants. Il ne remplacera pas une vraie réflexion sur ce qu’on charge, ce qu’on montre, ce qu’on code.

Le mode sombre est devenu une norme, parfois un réflexe, souvent une coquetterie. Il séduit, il rassure, il habille. Mais il ne suffit pas à rendre un produit plus responsable. Il est une option, pas une solution. Une variation, pas une transformation.

La sobriété numérique, la vraie, commence bien avant le choix d’un thème. Elle commence dans les décisions invisibles. Celles qu’on prend en amont, quand on choisit la structure d’un site, le poids des images, le nombre de polices, la fréquence des animations. La vraie écoconception n’a pas besoin d’être noire pour être efficace.

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