Interview : est-ce que vous avez vraiment besoin d’une application mobile ?

Aujourd’hui on a la chance de recevoir Thomas Lemaitre, directeur de l’agence Squirrel qui vient nous parler d’une de ses spécialités : les applications mobiles. Alors la réalité c’est qu’on l’a pas vraiment reçu physiquement car Squirrel est une agence basée à la Réunion. C’est donc en visio (lui en polo, nous en pulls bien chauds) que nous avons pu démystifier une question que les porteurs de projets se posent assez régulièrement : est-ce que j’ai vraiment besoin d’une application mobile ?

Attention le but n’étant aucunement de décourager quiconque de se lancer dans un projet d’app mais plutôt d’apporter un peu de prudence. Une application coûte généralement plus chère qu’un site, il est donc essentiel de bien préparer le terrain. Mais laissons Thomas vous expliquer tout ça mieux que nous.

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En agence on est souvent sollicité par des porteurs de projet qui veulent une application, comme si c’était un impératif, alors que quand on creuse un peu on se rend compte que le besoin peut être traité de manière plus simple, c’est aussi quelque chose que tu constates chez Squirrel ?

Oui c’est un peu le cas, c’est vrai que depuis la sortie de l’iPhone tout le monde veut créer une app. Il y a un peu cette vision de l’eldorado du numérique où n’importe qui veut devenir le nouveau Mark Zuckerberg en se disant qu’il a une idée que personne n’a encore jamais eue.

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Il faut déconstruire le mythe de l'application tellement géniale (du premier coup) qui cartonne toute seule parce qu’elle est bien faite.

Thomas Lemaitre

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La réalité c’est que la plupart du temps on se voit sollicité par des gens qui veulent créer une application qui existe déjà mais adaptée à un secteur précis ou avec une fonctionnalité particulière. Il faut faire attention car c’est un marché qui est hyper concurrentiel et en fin de compte, créer une application, c’est presque la partie la plus simple. Le plus dur reste de créer un concept fort et d’embarquer une communauté autour du projet. Il faut déconstruire le mythe de l'application tellement géniale (du premier coup) qui cartonne toute seule parce qu’elle est bien faite.

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Selon toi c’est quoi les questions qu’on doit se poser pour savoir si c’est une application dont on a besoin ou plutôt un site ? Ou les deux ?

Il y a des questions très simples mais qui sont essentielles : à quel besoin on souhaite répondre ? Est-ce qu’on apporte quelque chose de nouveau, qui n’existe pas déjà ? Est-ce que le marché est assez grand ? Est-ce que les gens sont prêts à payer, si oui combien ?

Ces questions sont basiques mais elles permettent déjà de savoir si le projet est viable. Aujourd’hui près de 7 startups sur 10 ferment dans les trois ans suivant leur création et peu d'entre elles sont rentables avant des mois ou des années. Vous comprenez le besoin de bien préparer le terrain en amont ? (rires)

Ensuite pour la distinction “est-ce que j’ai vraiment besoin d’une app ou est-ce qu’un site peut faire l’affaire” je dirais que c’est surtout une question d’usage. La notion de mobilité en premier lieu : quand et comment vos utilisateurs vont utiliser votre concept ?

Si votre cible est très BtoB avec une consultation pendant les heures de bureau alors contentez-vous d’un site, qui sera moins coûteux. On rappelle quand même qu’aujourd’hui tous les sites sont responsives et se consultent facilement depuis n'importe quel téléphone.

Si le concept a besoin d’être utilisé en nomade, sur le terrain, avec des notions de géolocalisation, connexion avec d’autres outils en bluetooth, avec un mode hors ligne, un accès rapide à l'appareil photo, des notifications push, etc. l’application devient tout de suite très intéressante.

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Et alors c’est quoi les bonnes pratiques pour se lancer dans un projet d’application, sans se perdre et sans exploser son budget ?

Tout est une question de préparation, il faut y aller étape par étape et surtout essayer de valider un maximum de choses avant de se lancer dans le développement de l’app.

L’erreur serait de tout faire dans son coin, se persuader soi-même que le projet est génial et se lancer sans l’avoir confronté à qui que ce soit. Il nous arrive chez Squirrel de refuser des projets car on sent bien que tout n’est pas clair. On recommande alors parfois de commencer plus modestement avec un site assez simple ou même une page Facebook qui permet de communiquer, d’engager, de consolider et surtout de s'assurer en amont que le projet rencontrera bien un public.

Ensuite au moment de se lancer il est essentiel de voir les choses sur le long terme, étapes par étapes. On recommandera toujours une logique de MVP [“minimum viable product” comprendre “un projet basé sur l'essentiel”], ou POC [“proof of concept” comprendre “Moyen de prouver la valeur du concept], afin de se concentrer sur une version raisonnable (et moins coûteuse) de l’application.

C’est génial de vouloir apporter plein de fonctionnalités d’un coup mais c’est encore mieux de proposer une version efficace rapidement, récupérer les premiers retours client et ensuite itérer pour faire évoluer son application dans le bon sens.

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À la boucle (section conseil) on a créé un réseau d’agences partenaires, il y en a plus de 50 et le principe est simple : on rassemble ceux qui sont comme nous des passionnés du digital. Chez Squirrel on a rencontré Thomas et Jade, on les aime beaucoup et on pense qu’ils méritent d’être connus.

Et oui car c’est aussi une de nos missions : mettre en avant les agences qui bossent fort. Restez à notre contact et vous en découvrirez vite plein d’autres.