Bienvenue dans l'ère numérique, où chaque site web mis en ligne et consulté laisse une empreinte invisible mais bien réelle sur la planète. Alors que les expériences digitales sont de plus en plus lourdes et complexes, le dernier baromètre de l’agence Razorfish France et GreenIT.fr présente un panorama de l'écoconception web sur le marché français.
Alors, sommes-nous réellement en plein potager ? On fait le point ensemble.
Si on vous dit "responsabilité environnementale des entreprises", qu'est-ce qui vous vient en tête ? Probablement la réduction des gaz à effets de serre, peut-être le recyclage, ou encore le sourcing des matières premières. Un sujet reste bien souvent dans l'ombre : l'écoconception web. Réduction des émissions de carbone, minimisation des déchets numériques... Autant d'aspects essentiels pour façonner un avenir numérique plus durable. On parie que ça n'était pas en tête de votre liste.
Et pourtant : chaque minute, 300 nouveaux sites sont créés. C’est là que l’écoconception entre en jeu, avec un principe simple : concilier écologie, innovation et performance. Ainsi, un site écoresponsable répond à plusieurs critères : il a été économe en ressources tout au long de sa conception, il est léger, simple, et orienté vers une navigation fluide.
Maintenant qu'on sait ce qu'est l'écoconception web, vient le temps de se demander si la France brille dans le domaine.
La deuxième édition du baromètre de l’écoconception digitale de l’agence Razorfish France et GreenIT.fr met en lumière l’empreinte environnementale de 100 sites censés représenter l’économie et la consommation française, à savoir :
Verdict ? Au total, l’ensemble de ces sites représentatifs de la vitalité économique française ont un score d’écoconception qui demeure bas, à 32/100. Des résultats clairement insuffisants pour compenser l’empreinte exponentielle du digital sur la planète et le climat.
Allons plus loin dans le décryptage.
Le baromètre révèle que la majorité des sites corporate du CAC 40 ont allégé leur empreinte en 2023, même s'ils conservent une note de D (sur une échelle de A à E), avec un score moyen de 40/100. Ce "léger mieux" laisse à penser que les acteurs poids lourds de l’économie française ont pris conscience de leur responsabilité digitale et ont commencé à mettre en place les optimisations nécessaires. Vent d'espoir, donc.
C’est LA surprise du baromètre : les 28 licornes atteignent un score moyen d’écoconception de 36/100, soit une note de E. Un score surprenant pour ces acteurs nés avec le digital et la prise de conscience des enjeux environnementaux. Encore pire, on remarque même une corrélation entre leur note et leur valorisation financière : plus la valorisation d’une licorne augmente et plus le niveau d’écoconception baisse (de D vers F).
Alors que le e-commerce a explosé de +20% entre 2022 et 2023, les sites préférés des Français semblent faire complètement fi des conséquences environnementales de leur popularité grandissante. Leur note moyenne de F et leur score bien maigrelet de 23/100 soulignent la nécessité pressante d'une réorientation écoresponsable.
Derrière ce score, on retrouve l’analyse de 400 pages web, il s’agit en fait des 10 pages les plus vues de chacun des 40 sites e-commerce les plus consultés par les Français (vous suivez ?), ce qui correspond à 2,7 milliards de pages vues par an.
A lui seul, cet échantillon représente déjà la somme colossale de 7 millions de kilos équivalents de CO2. Cela correspond à :
C’est une union qui laisse sceptique les réfractaires et pourtant, oui, business et écoconception peuvent faire bon ménage. Mieux : l'association de la performance digitale et environnementale est une clé de succès pour l'ensemble des acteurs, quelle que soit la nature des sites, le secteur d’activité ou même le type de page web concernée.
Derrière le concept d'écoconception se cachent de multiples pistes d'optimisations concrètes pour pimper son design en toute sobriété, du simple ménage de printemps des contenus à la refonte totale des expériences, telles que :
Et si le web français se tournait vers la durabilité ? Prêts à se retrousser les manches ? Nous, on a déjà fait de jolis ourlets.